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Dimanche 7 janvier, Concepción ville de provinceLa mauvaise nuit dans l’avion ne me permet même pas de faire le tour du cadran, à 5h30 je suis réveillé. Je tourne dans le lit jusqu’à 7h30. Je descend déjeuner avec 2 suisses francophones qui sont en Amérique du sud depuis la mi-décembre, via Genève, Madrid, Buenos Aires, Ushuaia, la Patagonie argentine puis chilienne. Ils ont eu du beau temps et sont tout bronzés. Pour eux, Santiago n’est qu’une escale non indispensable, ils partent les 2 jours à la plage de Viña de Mar et rentrent lundi par Buenos Aires. Mon taxi m’attend à 8h30. Sans un mot, j’arrive à l’aéroport, aérogare des vols nationaux probablement l’ancien car le nouveau est splendide en comparaison. J’embarque pour 50min de vol plein sud pour Concepcíon. Là encore dès que possible, le 737 survole le Pacifique de couleur bleu marine.
La ville est neuve ! Elle a été dévastée par de multiples tremblements de terre dont un dernier ravageur à la fin des années 60 (69). Comme toutes les villes américaines, les rues se coupent à angles droits. Le minibus roulent à fond dans les rues en faisant la course. C'est à celui qui passera le premier pour récupérer le client en attente aux arrêts. A l’hôtel, je sors mes affaires et pars en reconnaissance en ville. Concepción est tout a fait américaine, étendue, les rues très larges se coupant à angle droit, les immeubles principalement bas mais de style et de hauteur très inégale mais de temps en temps un building. Beaucoup de petits bus roulent à fond. Ici encore la circulation est très fluide, pratiquement pas de voitures garées au bord des trottoirs. Ce midi, il y a du vent. Ayant mangé une omelette dans l’avion je n’ai pas très faim. J’essaye un grand nombre de fois de t’appeler mais c’est occupé, occupé, occupé… Je rentre à l’hôtel, je m’allonge, travaille un peu sur les dossiers du projet. Il est prévu de retourné en Argentine en 1997. Je regarde un film sur TV5, « L’indic » de Serge Leroy d’après Borniche avec Daniel Auteuil, Pascale Rocard et Thierry Lhermitte : sympa.
La météo sur TV5 annonce 9°C en France, +41°C à Darwin (Australie) ; -40°C en Sibérie et +28°C à Santiago. La nuit n’est pas encore tombée vers 20h quand je décide de manger un sandwich. Dans la rue un certain Hector très sympa, avec qui j’ai quelques difficultés de compréhension, me propose de me conduire vers le parc au bout de la rue de mon hôtel. Il a la quarantaine et est probablement borgne. Il est maçon. Nous discutons de choses et d’autres, du prix de la vie, du prix des billets d’avion. Avant de ce quitter je lui donne ma carte, il semble satisfait ou plutôt fier. Lundi 8 janvier, Au travail !Je suis réveillé de bonne heure et fainéante au lit. Il est 8h quand je me présente dans le hall de l’hôtel de mon collègue, je lit la presse locale : 2300pésos le litre d’essence pas loin de 30F/l, je comprend qu’il n’y ai pas beaucoup de voiture dans les rues. Je dois me tromper. Le canard parle aussi d’Isabelle Adjani dans la Reine Margot, mais aussi de Jean-Claude Vandame qui doit venir cette année à Concepcíon. Nous traversons la ville qui s’anime en ce début de semaine. L’inscription au congrès nous donne droit à 2kg de documents ! Nous attendons sous un auvent nos collègues argentins avec qui nous avons rendez-vous. Alors commence vraiment les premières conférences : immersion totale rapidement mon cerveau ne suit plus. J’attrape au vol quelques mots scientifiques et essaye de nouveau de suivre le fil de l’exposé mais rapidement je décroche. Toutes les conférences de la semaine me feront le même effet. En fin de séjour, j’espère avoir fait des progrès. A midi un américain du Nord prend la parole, c’est beaucoup plus facile pour moi ! Il est très intéressant et parle de la formation des profs de chimie. En milieu de l’après midi nous installons nos logiciels sur le stand du représentant d’un constructeur japonais.
Mardi 9 janvier, but du déplacement professionnelSa photo est à la une de toute la presse locale. Présenterions nous en France la mort d’un ancien président chilien à la une ? Ah oui, alors le plus vite possible, j’ai hâte de voir sa sale tronche. De retour sur le lieu de la conférence, j’ai des soucis professionnels, je me fais monter la pression tout seul. Notre première conférence a lieu en fin de matinée. Des discussions classiques s’engagent avec un prof de l’université de Conception. Dans l’après midi, c’est le deuxième exposé, il se passe bien : ouf ! Dans la soirée, nous sommes conviés à un spectacle folklorique sud-américain dans le vieux théâtre de la ville sur la Plaza de Armas, je suis enchanté. Ce bâtiment a du être magnifique dans les années qui ont suivies sont inauguration, on sent encore les fastes et dorures, tapis rouge, mais les velours de la même couleur sont aujourd’hui très usés…
Mercredi 10 janvier, Talcahuano
Je retrouve à l’hôtel le groupe de collègues sud-américains et partons ensemble au restaurant dans la voiture de location de Maria une uruguayenne. La façade du restaurant ne paye pas de mine dans un quartier pas très recommandable mais c’est paraît-il un des meilleurs de la ville. A l’intérieur c’est luxueux et moderne. Nous mangeons sur la mezzanine. Nous buvons un Gewurztraminer chilien très bon mais trop sucré à mon goût pour accompagner des fruits de mer. Puis c’est un chardonnay très bon lui aussi. Le « plato americano » est copieux et excellent. Avec les digestifs et les vins nous en avons pour 8000ps chacun. Comme souvent la discussion est un peu longue au moment de payer. De là, nous partons vers l’hôtel de Maria qui nous offre le champagne chilien. La nuit est courte. Jeudi 11 janvier, soirée de galaJe reprend le chemin des écoliers une dernière fois en repassant par le parc boisé. Avec mes collègues argentins, nous visitons un laboratoire d’un des professeurs de l’université. en fin d’après midi je vais jusqu’à la rivière Bio-bio je passe le pont qui enjambe la voie ferrée puis m’engage sur le fleuve. Une piste le longe vers l’est et conduit à un village en tôle ondulée. Un pick-up passe en soulevant un gros nuage de poussière. Je ne m’attarde pas. Je retourne à mon RDV sur la place d’armes. Je n’ai pas le temps d’ouvrir mon carnet de notes que tout de suite je me fais aborder par une vielle puis une autre, je n’ai pas l’habitude en pleine rue. L’une veut me lire les lignes de la main, l’autre réussi tout de même à me faire sortir mon porte-monnaie. Je me lève histoire de me faire lâcher les baskets. Le temps de faire le tour, Fernando est là. Nous mangeons une glace puis entrons dans une galerie marchande en colimaçon. Tous les 10m il y a un coiffeur. En sortant son copain Gustavo nous a rejoint. Nous buvons une bière à la terrasse d’un café en compagnie d’un suisse et d’un allemand. Il est interprète en français. Il a étudié notre langue au Canada et ça s’entend. Il m’apprend qu’au Chili, il n’y a pas de Sécurité sociale, 1/3 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Nous parlons politique, éducation. Pour lui, le français est la langue de la culture, l’anglais celle du commerce. Nous nous quittons en échangeant nos adresses, je lui promet de lui écrire ce que je fais toujours aujourd’hui 6 ans après. Je cours me changer pour rejoindre la soirée de clôture de la conférence qui a lieu au Club de Concepción: très snob ! J’attend un peu et retrouve quelques personnes avec qui j’ai dîné la veille. |
Carnet de voyage vincent.dalmeyda(chez)free.fr |