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Les renseignements suivants sur Ravensbrück ont été fournis par une prisonnière libérée le 11 mai 1944 après un emprisonnement de 4 mois au block 13. Malgré la date, son contenu a tout de même un air de propagande. C'est surprennant ! Est-ce suite au bourage de crâne ? Le camp de Ravensbrück se trouve à 70km de BERLIN ; 70km de STETTIN, 60km de la mer Baltique, à coté de Fürstenberg dans le Mecklembourg. Le camp abrite 42000 femmes groupées par nationalité dans des blocks (350 à 400 par block). L'organisation est faite par des Officiers femmes allemandes, la Police par des Tchèques et des Polonaises. En outre, dans chaque block ou blockxeva (surveillante) et une Stuwoxa (Sous-surveillante) choisies par le Commandant du camp parmi les prisonnières font la police de leur block. Chaque block comprend : 2 pièces, un dortoir et une salle commune séparés par des lavabos et le bureau de la blockwora. Les prisonnières les plus jeunes et les plus solides font les travaux de terrassement sous la surveillance d'Officiers femmes allemandes. Le travail est dur, 11 heures par jours. En général les prisonnières préfèrent à l'inaction. Les prisonnières sont en uniforme : robes et vestes fibre rayées gris et bleu, foulard sur la tête, gros souliers ou sabots. Elles disposent du linge et des lainages qu'elles ont en arrivant (les brunes sont souvent rasées). Les mesures de représailles sont plus vexatoires que pénibles (obligation de manger debout sans parler). Les prisonnières sont dans des blocks composés de 2 chambres de 200 environ, surveillées par des prisonnières allemandes. Elles travaillent, mais pas à la tâche ; les plus âgées tricotent. Même régime qu'à Fresnes, et les colis sont nécessaires. Les chefs de blocks ont une grande influence quand elles sont énergiques et gaies comme Madame LUZ ou Tante YVONNE au block 22. L’infirmerie est très bien. Certaines prisonnières sont employées comme infirmières. Souvent le manque de linge empêche les prisonnières de faire toilette (envoyer des chemises de nuit et du savon). Les prisonnières n'ont pas eu froid cet hiver. Il y a beaucoup d'ordre dans les camps. Toutes les infirmières-docteurs ont été demandées dans le camp, pour être emmenées dans les hôpitaux entre autre Hanovre. Une journée à Ravensbrück (voir original)4h moins 20 : Lever. Les prisonnières avec leur sabots et leur écharpe sortent dans la cour pour l'appel qui dure 1h ½ à 2 heures. Elles rentrent pour prendre un café réconfortant ; les plus jeunes vont travailler. Les autres restent à bavarder dans la salle commune. 11 h : Soupe de rutabagas, carottes et betteraves, distribution de pain, 350g par jour. 12h à 12h1/2 : Promenade puis travail pour les plus jeunes. 16h : Soupe de farine ou de millet 16h1/2 : On commence à faire sa toilette pour la nuit vers 17h coucher 20h la lumière doit être éteinte, la vie est réglée par la sirène. Les prisonnières couchent à 3 dans 2 lits et 5 dans 3 lits. (possibilité de choisir ses compagnes). Elles ont 2 couvertures et le sac de couchage par lit. En plus des soupes journalières, chaque prisonnière touche 40g de fromage maigre, 100g de margarine, 100g de miel artificiel et 50g de confiture par semaine. Les maladies les plus fréquentes cet hiver ont été la pneumonie et l’érésipèle. L'état sanitaire est bon car s'il y a peu de savon, l'eau coule en abondance. Les prisonnières souffrent de l'inaction et les tricotages de bas sont prévus. Certaines font des conférences ou donnent quelques leçons d'allemand. Elles sont très courageuses. Le moral est bon en général. |
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